Dame derrière un voile blanc
Point culture

Savez-vous tout de la légende de la Dame Blanche ?

Même si vous n’êtes pas parti·e en colonie de vacances depuis très longtemps, la légende de la Dame Blanche vous rappelle sûrement quelque chose. Vous savez, cette histoire qu’on se raconte à mi-voix autour d’un feu de camp ou dans un dortoir pour se filer la chair de poule. La version la plus commune de la légende de la Dame Blanche est celle d’une autostoppeuse habillée de blanc qui attend les passagers à quelques mètres du lieu d’un accident. Mais savez-vous tout de cette légende ? Connaissez-vous tous les visages de la Dame Blanche en France et ailleurs ? Car oui, la Dame Blanche n’existe pas qu’en bord de route ! Continuez à lire pour découvrir ses autres terrifiantes facettes… 

La Dame Blanche auto-stoppeuse

Si vous aimiez faire des road trip en auto-stop, cette version classique de l’histoire de la Dame Blanche va vous refroidir d’un coup. La légende veut qu’une jeune femme (généralement de moins de vingt ans) vêtue de blanc ait disparu sur une autoroute la nuit suite à un accident dans un virage. Son fantôme réapparaîtrait régulièrement aux abords du virage en question. On peut croire ou non à cette histoire mais une chose est sûre, de nombreux cas d’apparitions de la Dame Blanche ont été reportés aux services de gendarmerie à divers endroits en France, notamment dans le Calvados, dans les Hautes-Alpes, dans l’Hérault et en Isère. Alors, toujours aussi dubitatif·ve quant à l’existence de ce fantôme ? 

La Dame Blanche, l’âme qui hante les châteaux

La Dame Blanche semble avoir le don d’ubiquité puisqu’elle est coutumière des bords de route mais également des vieux châteaux de France. Pour certain·e·s, elle ne serait nulle autre que le fantôme de Mathilde l’Emperesse. Mathilde, qui a réellement existé, était la petite-fille de Guillaume le Conquérant et la grand-mère de Richard Cœur de Lion. Bien que sa tombe se trouve dans la cathédrale de Rouen, on dit qu’elle hante l’abbaye de Mortemer, un nom qui lui va d’ailleurs à ravir. L’enfermement de Mathilde pendant 5 ans à l’abbaye, suivi de sa dépossession du trône d’Angleterre, expliquerait sa volonté de venir hanter les lieux à ses heures perdues. Alors gare à vous si vous vous baladez dans les environs. On dit que si vous apercevez le fantôme de Mathilde avec des gants noirs, vous mourrez dans l’année ! Pas cool. 

Pour d’autres, la Dame Blanche serait en réalité la fée Mélusine, la fée serpent. Celle-ci aurait épousé un dénommé Raymondin, de la lignée de Lusignan, avec la promesse qu’il ne pourrait jamais la voir le samedi (jour où elle se changeait en serpent). Bien sûr, Raymondin ne tint pas sa parole. Mélusine disparut par la fenêtre, pour ne réapparaître sous forme de spectre sur les tours du château que dans le but d’annoncer un prochain décès dans la lignée des Lusignan…

Celle qui erre dans les plaines et domaines

Mais la portée de la Dame Blanche ne s’arrête pas aux autoroutes et aux bâtisses en ruines. Au Québec, à la chute Montmorency, la légende prend encore une autre forme. Lors du siège du Québec par les troupes britanniques, on dit que la mort d’un officier au pied de la chute aurait plongé sa dulcinée, et future épouse, dans le plus profond des désespoirs. Celle-ci aurait alors revêtu sa robe de mariée pour se jeter du haut de la chute. Les soirs de pleine lune, il paraît qu’on peut apercevoir l’écume prendre sa forme… 

A Tonneville, en Normandie, certain·e·s croient en une Dame Blanche maléfique et sadique. Blanche de Percy, ou la Demoiselle de Tonneville, ancienne noble à la beauté rare, prendrait un malin plaisir à hanter la lande pour y égarer les voyageur·se·s et les noyer dans l’étang de Percy. 

Enfin, au château de Puymartin, en Dordogne, la Dame Blanche serait le fantôme d’une certaine Thérèse de Saint-Clar, emmurée par son mari au XVIème siècle pour cause d’adultère. Si son corps ne quitta jamais la pièce, on dit que son esprit rôde encore, en quête de gens à tourmenter… 

Les lavandières de nuit 

La Dame Blanche a voyagé également à travers toute l’Europe comme le montre la légende des lavandières de nuit. Selon le pays, elle prend différents noms comme : Kannerez-noz, Night washerwoman, Bean nighe, Lavandeira Da Noite, Lamina, Bugadiero ou encore Gollières à noz. Ces légendes évoquent toutes plus ou moins la même histoire : celle de femmes blanches lavant leur linge en chantant au clair de lune. Elles piègent ensuite les passant·e·s, sous prétexte de leur demander de l’aide, et leur réservent des sorts plus ou moins atroces selon les légendes… De quoi réfléchir à deux fois si vous étiez un jour amené·e à aider quelqu’un faisant sa lessive en pleine campagne à 4 heures du matin ! 

Gwenhwyfar, Guenièvre ou la Dame Blanche

Vous connaissez sans doute Guenièvre, la célèbre reine de la légende arthurienne. Son prénom vient du gallois « Gwenhwyfar » et possède plusieurs significations dont celle de « dame blanche ». Guenièvre était la femme du roi Arthur (dédicace aux fans de Kaamelott !), mais sa destinée prit un tournant bien sombre lorsqu’elle s’engagea dans une relation adultérine avec Lancelot. Son lien avec le mythe de la Dame Blanche est peut-être dû à l’étymologie de son nom, à la pâleur de sa peau ou bien à sa qualité de fée dans les légendes celtiques. Quoi qu’il en soit, le personnage de Guenièvre demeure bien énigmatique, tout comme celui de la Dame Blanche. 

Vous voilà un peu plus familier·e avec cette fameuse légende qui a traumatisé plus d’un·e d’entre nous dans l’enfance (et continue peut-être de nous angoisser secrètement aujourd’hui). Que vous y croyiez ou non, la Dame Blanche est une figure qui ne cesse d’inspirer, comme le prouve le film La Malédiction de la Dame Blanche sorti récemment. D’ailleurs pourquoi ne pas en tirer l’inspiration pour votre prochain costume à Halloween ? Si vous avez le courage d’entrer dans la peau de ce personnage diabolique, ne manquez pas de vous prendre en photo dans votre déguisement. Vous pourrez ensuite l’envoyer par carte postale à vos proches passionné·e·s de légendes urbaines !